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ET SI NOUS FAISIONS UN TRIATHLON ?

LE TRIATHLON

Une soirée d’hiver rendue morose à cause d’une nuit tombée trop tôt, je me suis pris d’un élan de folie en m’inscrivant à une épreuve de triathlon. Pas n’importe laquelle, l’Half de l’Altriman sur la commune des Angles. Le Capcir, un plateau pendu à 1600m d’altitude sur lequel j’ai passé mes trois derniers étés à travailler sur les pistes de VTT de la station. Brice, le fondateur des vélos Caminade s’est aussi offert un dossard, nous sommes partis en couple partager ce week-end sportif ! Nous vous racontons nos expériences respectives au travers d’une interview croisée.

Geoffrey : Britcho, en capturant notre retour au lac après notre classique “pizza bière” de veille de course, je ne pouvais que constater qu’en plus d’avoir les mollets affûtés tu te les étaient rasés… Parle nous de ta préparation ? Dire que tu en avais pas n’est pas une option !

Brice : Les jambes rasées, c’est pour la préparation mentale, même si le fait que tu t’inscrives à un ½ Ironman sans savoir ce qui t’attendait a suffit à me motiver pour m’inscrire sur mon premier Half. Je suis certes un ancien Triathlète qui était nul en vélo, mais je n’ai à mon actif que quelques triathlons Sprint quand j’avais 18 ans. L’idée de revenir 30 ans après, refaire le triathlon de Matemale ( c’était son nom à l’époque ) me mettait en joie. Le vélo ne m’inquiétait pas, bien au contraire, 100km et plus de 2000m de dénivelé positif sur des routes escarpées était un avantage pour moi, mais la natation me faisait un peu peur, pas toi?

Geoffrey : Je suis sorti de ma zone de confort, mes amis en étaient même inquiets. Je suis souvent en train de gambader dans la montagne mais nager… Au début de l’aventure, j’avais pris comme bonne résolution d’aller nager une fois par semaine dans une piscine. Celle-ci étant à 25 km de l’atelier, et mon envie de faire des allers retours dans une piscine chlorée n’étant pas au rendez-vous, j’ai procrastiné. L’entraînement est un mot que je n’aime pas avoir à la bouche. C’est d’ailleurs l’expérience que je voulais vivre lors de cet Altriman. Ne pas se préparer, j’ai seulement fait ce que j’avais envie de faire au moment présent. Je souhaitais me montrer qu’une séance de sport vécue dans la pleine présence profite plus au corps et à l’esprit. Ces trois baignades au lac des Escoumes pendant la canicule en ont été le parfait exemple. En trois séances, j’ai pu prendre tous mes repères afin de nager 2km sans m’épuiser et surtout en prenant du plaisir. Je ne pensais pas prendre autant mon pied en trouvant mon rythme au travers de cet effort. Comme quoi, trois séances partagées avec Brice dans la bonne humeur en vaut mieux qu’une dizaine en marche arrière.

Sur la ligne de départ de la natation, je t’ai vu te placer sur la première ligne contrairement à moi qui me suis mis en queue de peloton. Raconte nous ton départ, même si le philosophe que tu gardes à l’intérieur grandit, j’ai quand même l’impression que dès que tu enfiles un dossard, l’adrénaline monte non?

Brice : Oui, on se refait pas… je m’interdis les jeux de société à cause de mon esprit de compétition, mais attention, je ne suis pas mauvais perdant ! Je veux juste mettre toutes les chances de mon côté, du coup j’ai acheté une combinaison “ bouée “ pour nager en condition et j’avoue que ces 3 entraînements en lac m’ont rassuré à tel point que je me suis pas dégonflé, je suis parti première ligne, plein centre et à fond comme à la belle époque de la traversée du lac de Banyoles. Et je me suis réconcilié avec la natation qui était mon sport d’adolescent et où à chaque entraînement, il me tardait la douche (avec les filles). Mais finalement, Big Mama après ces 2 kilomètres de natation, tu as quand même pu profiter du vélo pour faire de belles photos ?

Geoffrey : Pour être honnête, j’ai paniqué sur les premiers 500 mètres de nage, je n’avais pas envie de me battre avec les 490 participants pour nager. Je me suis donc rangé dans les 20 derniers afin de nager comme j’en avais l’habitude : dans le respect de mes capacités techniques et physiques. Malgré ça, il m’aura fallu 15 min pour réussir à me détendre et dérouler comme j’en avais l’habitude. Certainement l’appréhension de l’événement, l’eau fraîche du lac de Matemale ou encore le soleil levant qui nous éblouissait sur la première traversée. Des raisons cartésiennes pour expliquer une contre performance, il en existe plusieurs. De mon point de vue, je crois au TOUT, dans quel état de conscience tu décides de vivre une expérience comme celle là. Bien que je n’ai jamais nagé 2km ou que j’ai rarement pédalé plus de 100km de vélo avec autant de dénivelé et encore moins couru un semi-marathon, je suis resté serein. Pourtant, j’allais m’attaquer aux trois disciplines dans la même journée.


Mon approche était centrée sur le plaisir. Le plaisir de se sentir comme un poisson dans l’eau afin de traverser le lac de Matemale. Le plaisir de garder ma lucidité sur le parcours vélo afin d’être contemplatif face aux paysages offerts par cette balade hors norme (et en profiter pour prendre quelques clichés). Enfin, le plaisir de marcher ou courir sur le semi-marathon dans la forêt de Balcère ou les champs en descendant vers le lac avec vue imprenable sur le col Mitja, le col de la Llose et le Cambre d’Aze . La beauté du parcours était une des raisons pour laquelle je me suis inscrit à ce triathlon. Connaissant bien le lieu, je savais que je ne pouvais pas être déçu. Qui plus est, la météo nous a offert une journée d’été des plus magiques. Tu l’as compris, j’étais un compétiteur rêveur, détaché de la notion de performance.

Quant à toi, Brice, tu as quand même terminé dans les 20 meilleurs de l’épreuve sur 500 partants, l’expérience qui a parlé ?

Brice : Clairement. J’ai quand même passé la moitié de ma vie à courir après les podiums. En y repensant, c’était une recherche d’accomplissement de soi sans limites. J’ai arrêté la compétition à la naissance de Caminade et j’avoue que le combat que nous menons au quotidien pour relocaliser la fabrication de vélo en France m’épanouit beaucoup plus qu’un maillot de finisher. J’y suis d’ailleurs beaucoup plus persévérant et j’espère aussi performant. Du coup, même si je suis très fier de cette place d’honneur, je préfère retenir le bon moment que nous avons passé ensemble ce week-end. Tu pourrais être mon fils, mais on est avant tout des collègues de travail qui partageons nos loisirs : c’est juste dingue l’entreprise libérée ! Et puis malgré cette longue journée, nous sommes arrivés à temps à l’Eden pour commencer la récup. ! N’est-ce pas Mami-Suze ?

Geoffrey : Mami Suze … Après 10h d’effort, il était grand temps d’aller fêter ça. Merci à toi de m’avoir gentiment rapatrié mes affaires et mon vélo jusqu’à la voiture et de m’avoir déposé devant la terrasse de l’Eden. Je n’avais plus que quelques pas à faire pour me poser devant une bière et partager une bonne soirée. Lorsque je participe à des évènements quels qu’ils soient, j’aime les vivre dans leur ensemble. Participer à l’Altriman en mangeant des pâtes au camping-car la veille, c’est pas trop mon truc. Autant profiter de la culture locale en consommant les gourmandises du plateau. C’est d’ailleurs la bière des Pérics bue la veille chez Xtrem’ Pizza qui nous a mis dans une forme olympique pour ce Half Altriman.

Après une fin de soirée arrosée à la Suze, nous sommes partis nous coucher avec une idée en tête pour le lendemain : rendre visite à Myriam et Stéphane, les gardiens du refuge des Camporeils au dessus de Formiguères. Cette petite balade régénératrice d’une heure par la vallée de la Lladure nous a permis de faire une petite sieste digestive au pied des Pérics.

Texte et Photos – Brice EPAILLY & Geoffrey BUISAN

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